Avec les smartphones, on vit dans un monde d’images où l’on se met en scène. On a envie de montrer qu’on est une « vraie femme »/un « vrai mec » ? On se met alors en scène de manière un peu coquine, et même plus. On a envie de s’afficher comme quelqu’un qui n’a pas froid aux yeux ? Comme quelqu’un à qui personne ne résiste ? On y va !
Nudes ou pas nudes ?
Aujourd’hui, on échange beaucoup d’images, de vidéos, parfois intimes, parfois dénudées. De manière strictement privée, entre deux personnes qui ont une relation épisodique ou durable… Mais voilà, une dispute, une rupture, une trahison, une envie de se venger, et ces images se mettent à circuler à la vitesse grand V, sur le Web et les téléphones. Il faut savoir, au moment où on est devant sa caméra, que ce risque existe. Il est toujours possible que ces images soient utilisées par des personnes mal intentionnées pour te faire du mal : te faire du chantage, attaquer ta réputation, par exemple.

Des moteurs de recherche de plus en plus futés
Sur Internet, rien ne se perd, surtout pas les images. Les moteurs de recherche peuvent associer notre image à notre nom, même quand c’est quelqu’un d’autre qui l’a diffusée. D’un seul clic, les photos et les films les plus intimes peuvent être diffusés. Rien ne peut plus les retenir.
Avant d’envoyer un nude, se poser des questions
Avant d’envoyer une photo, même à quelqu’un de très, très proche, il vaut mieux se poser quelques questions :
- Suis-je dans une relation saine et de confiance ?
- Est-ce que cette image peut être dégradante pour moi ?
- Est-ce qu’elle pourrait être partagée avec tout le monde ?
- Comment réagirait ma classe ou ma famille si elle était diffusée ?
- Est-ce que mon interlocuteur a exprimé son envie de recevoir cette photo ? Attention, la personne avec qui tu discutes pourrait ne pas apprécier de recevoir un dick pic si elle ne t’y a pas invité ou qu’elle ne l’a pas autorisé.
Ces quelques questions toutes simples permettent d’y réfléchir à deux fois. Et si tu décides tout de même de partager un nude, alors vérifies que ton visage ni aucune chose qui pourrait permettre de te reconnaitre (tatouages, bijoux, tâches de naissance, etc.) n’apparaissent sur la photo. Cela te protègera en cas de revenge porn.
Et quand on reçoit des nudes et qu’on en avait pas envie
Tu discutes tranquillement avec ton crush sur Snap, vous flirtez, apprenez à vous connaitre… et bim : tu reçois une dick pic…
Tu peux exprimer clairement que tu ne souhaites pas recevoir ce genre d’images. C’est ton droit. L’autre doit le respecter.
Si tu n’as pas donné ton accord pour recevoir des images intimes, cela peut être considéré comme de l’exhibitionnisme. C’est puni par la loi.
Tu peux donc bloquer, signaler la personne sur le réseau social et, si tu le souhaites, demander à un adulte de confiance de t’accompagner afin de porter plainte.
Les mauvaises excuses
Tu reçois une photo intime de quelqu’un. Elle te fait rire, elle te choque. Tu t’apprêtes à la partager. Avant d’appuyer sur le bouton, pose-toi la question :
- Est-ce que j’enverrais cette photo si c’était moi qui étais dessus ?
- Est-ce que cette photo va faire du mal à quelqu’un ?
Imaginons que cette photo soit celle de quelqu’un que définitivement, pour une raison X ou Y, tu ne portes pas dans ton cœur… C’est tentant de se venger. C’est facile. Mais :
- Est-ce que tu prends tes responsabilités, est-ce que tu assumes vos différends, est-ce qu’il n’y a pas un moyen de vous expliquer ?
- Est-ce que tu n’es pas en train de t’attaquer à quelqu’un sans qu’il puisse se défendre ? Tranquillement. Derrière ton ordi ou ton téléphone. Est-ce que cela apporte une solution ?
- Et s’il y avait eu un malentendu ? Et si tu avais mal interprété ? Est-ce que tu pourrais revenir en arrière ? Non, malheureusement.
Et la loi dans tout ça ?
Diffuser des images d’autres personnes, sans leur consentement, ce n’est pas anodin. Le respect de la vie privée, ça ne concerne pas que les « people » ! C’est encadré par la loi.
Le revenge porn, c’est-à-dire le partage d’une photo intime de quelqu’un sans son accord, est puni de deux ans de prison et 60 000 euros d’amende.
Article mis à jour : le 01/07/2021