Le porno, c’est du mytho !

Des rapports sexuels très longs, des préliminaires très courts, des positions bizarres, des sexes énormes… La sexualité dans les films pornos est très différente de la sexualité dans la vraie vie. Si tu voulais t’en servir comme mode d’emploi pour être un bon coup ou savoir comment t’y prendre, c’est raté !

Temps de lecture : 4 min
Jeune garçon sur son téléphone dans son lit

Est-ce que je peux apprendre à faire l’amour en regardant du porno ?

Les images pornos ne représentent pas la réalité. Ce sont des produits fabriqués dans le but de faire de l’argent. Comment ? En mettant en scène des fantasmes pour exciter ceux qui regardent. Pas de temps à perdre avec la séduction ou le désir. Il faut tout montrer, tout de suite : le sexe des hommes et des femmes, l’éjaculation, l’orgasme, le sperme... Mais ces films sont aussi éloignés de la réalité qu’un James Bond ou un Spider-Man : c’est du cinéma !

Quand tu regardes du porno, ça peut modifier l’idée que tu te fais du sexe. Du coup, quand tu te retrouves en situation de faire l’amour, tu risques de vouloir reproduire ce que tu as vu : et ça n’est pas forcément idéal. 

Hommes et femmes : marteaux-piqueurs et poupées gonflables ?

Dans les films pornos, les scénarios sont souvent les mêmes. Chacun a un rôle bien défini : les hommes sont toujours excités, le pénis en érection pendant des heures, et les femmes toujours passives, disponibles pour un rapport sexuel initié par l’homme. 

À trop regarder ce genre de vidéos, on a parfois tendance à croire que c’est ce qui est attendu des garçons et des filles. Alors, on se détend : les femmes ont le droit d’être à l’initiative, d’avoir des poils, de ne pas faire de fellation ; les hommes peuvent ne pas avoir envie, être doux, dialoguer avec leurs partenaires. Bref, chacun peut être ce qu’il a envie, en accord avec son partenaire.

Des rapports sexuels sans consentement 

Tous les préparatifs qui sont nécessaires pour qu’un rapport se passe bien sont coupés dans ces vidéos. 

Le consentement par exemple. Dans le porno, le consentement est sous-entendu pour tous les acteurs et les actrices. Parfois, l’absence de consentement est mise en scène de manière problématique : on laisse entendre que l’actrice en aurait envie sans vraiment le vérifier, voire qu’elle dit « non » mais ne le pense pas. Et on fait croire que les hommes ont toujours envie. Mais dans la vraie vie, attention ! Le consentement est primordial, et avoir un rapport sexuel doit être OK pour tous les partenaires.

Autre exemple, tous les préliminaires qui vont rendre possible la pénétration vaginale ou anale (la sodomie) ne sont pas très intéressants pour l’image. Donc, on ne voit que des orifices déjà dilatés, prêts pour la pénétration.

On ne parle pas de la protection contre les IST dans les films X

On ne voit jamais les acteurs ouvrir le tiroir de la table de nuit pour prendre un préservatif, ouvrir l’emballage et enfin l’enfiler. Il apparaît magiquement… Ou il n’y en a carrément pas !

Parce que très souvent, c’est fellation sans préservatif, cunnilingus sans protection : des pratiques qui peuvent rendre possible la propagation des IST (infections sexuellement transmissibles). Parfois, le mec a un préservatif mais il a un rapport anal, puis une fellation ou une pénétration vaginale. Sans changer de préservatif ! Alors, petit rappel :

  • un préservatif, ça ne sert qu’une fois. Après, poubelle. On ne passe pas de l’anus au vagin ou à la bouche avec le même préservatif. Ou d’un partenaire à l’autre. Sinon les germes passent avec ;
  • pas de fellation sans préservatif. Pas de cunnilingus sans protection (un morceau de préservatif entre sa bouche et le sexe de la fille), encore moins de pénétration.

Le porno abîme ton imagination 

Ce qui fait les fantasmes, c’est l’imagination. Mais si tu satures ton esprit d’images, alors, quand tu auras besoin de stimulation (masturbation ou rapport avec un-e partenaire), ton cerveau ira directement rechercher les images pornographiques auxquelles tu as été exposé-e. Tes envies se calqueront sur ce que tu as vu, et il sera plus difficile de te créer ton propre univers de fantasmes.  

Et alors ? Le risque, c’est que tes futurs rapports se ressemblent tous. Tu ne te laisseras plus surprendre, il n’y aura plus de place pour la découverte. Cela peut réduire ta sexualité et la rendre ennuyeuse.

Alors pour garder de la créativité et découvrir ce qui te plaît vraiment à toi (et à ton/ta partenaire), mieux vaut ne pas consommer trop d’images pornographiques, laisser travailler ton imagination et dialoguer avec ton/ta partenaire.

Si tu te poses des questions sur ta consommation de porno, tu peux en discuter en appelant Fil Santé Jeunes, 7 j/7 de 9 h à 23 h au 0800 235 236 (gratuit même d’un smartphone) ou sur le chat de ce site, 7 j/7 de 9 h à 22 h.

Mise à jour le 23/11/2023

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Vos questions

Est-ce que si je suis un garçon et que le porno gay m'excite, je suis gay ?

Non, pas forcément. Tes fantasmes et désirs peuvent être très variés. Cela n’a pas forcément de rapport avec ton orientation sexuelle. Ce n’est pas parce que tu regardes du porno gay que tu auras des relations avec des hommes. Tu peux te demander ce qui t’excite dans ces contenus pour comprendre au mieux tes envies et t’épanouir dans tes relations et ta sexualité.

Est-ce que si je suis une fille et que le porno lesbien m'excite, je suis lesbienne ?

Non, pas forcément. Tes fantasmes et désirs peuvent être très variés. Cela n’a pas forcément de rapport avec ton orientation sexuelle. Ce n’est pas parce que tu regardes du porno lesbien que tu auras des relations avec des femmes. Tu peux te demander ce qui t’excite dans ces contenus pour comprendre au mieux tes envies et t’épanouir dans tes relations et ta sexualité.